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La legende du voyageur solitaire
3 septembre 2007

le Japon, enfin !

Où le voyageur Solitaire nous parleras enfin du Japon, Terre promise.
Ici un petit verre de vin l'amenera sur les chemin d'un fameux concert punk 100% japonais !
mais écoutez plutôt :

"J'ai un peu honte. Je ne devrais pas le dire, mais hier soir, je me suis saoulé. Tel un désoeuvré. Tout seul. Du moins au début. Je ne sais pas si cela mérite explications, mais comme tout s'est passé tellement vite, c’est aussi important pour moi de revivre ces quelques instants.

 

Je venais de trouver la nouvelle idée à coucher sur papier pour votre plus grand plaisir et dans mon désir profond de gaspiller de l'encre. Le Japon ayant plus de choix que le MacDonald pour s'assoire quelques heures, je déambulais donc dans les rues en quête d'un coin tranquille. Elle s'offrit à moi au  coin de l'une des ces trop nombreuses rues sans nom qui parsèment le Japon, une pizzeria. Une pizzeria où j'avais la permission de ne boire qu’un verre en attendant que mon estomac se creuse. Du vin, donne moi du vin tavernier, et du meilleur! Un verre. Je retrouve la saveur de ces vins que je bois lors de nos multiples réunions de famille. Deux verres. Très bons, il est très bon, vraiment. Profitant de mes voyages pour faire des petites cures sans alcool, je me retrouve à rigoler très bêtement a la fin du second. Mais... Appréciant particulièrement l'ivresse du vin, je me laisse tenter par un troisième et un risotto pour rester fidèle au riz mais pour changer un peu les saveurs.

Je sors du restaurant le pas un peu lourd et l'oeil hagard. Je me vois bêtement rentrer à l'hôtel alors que pour être honnête, je passerais bien la nuit dehors. Mon regard se pose sur quatre types assis par terre, d’écossais vêtus et de drapeau du Royaume-Uni en guise d'écharpe, de badge ou de mouchoirs juste tombant de la poche... Ca ne vous rappelle rien ? Sur les quatre, deux ont les cheveux orange. Allez quoi ! Ils ont des Docs Martens aux pieds, se sont ? Ce sont ?... Des punks, oui bravo ! Je les aborde. L'un des cheveux rouges parle un peu anglais. Ce soir c'est tremplin, plusieurs groupes version anard no futur sont sur le pied de guerre. Il ne m'en faut pas plus, dites moi où je dois signer.

Dans l'assemblée, ma chemise a carreaux bleus et blancs ne passe pas inaperçue. Disons, qu'ici, le mode est plutôt au t-shirt noir. Parce que le noir, c'est l'anarchie, bah ouais ! Je suis le seul étranger. Je n’ai pas de piercing. Pas de tatouage. Je ne connais personne. On se demande tellement ce que je fous la que l'on vient me le demander. Je suis journaliste et je m'intéresse a la scène punk japonaise ! Ca t'en bouche un coin, hein ? Allez lire mes articles sur 120art. Je suis journaliste et je fais de la pub pour mes potes, c'est pas super punk ça ? On me présente des lors les membres des différents groupes. Il n’y a qu'une seule fille et elle joue de la batterie, vous voulez plus de détails ? Dans l'ensemble, ils ont entre 25 et 35 ans. Ici, comme on vit plus vieux, l'adolescence doit durer plus longtemps finalement.

Le spectacle n'a commencé que depuis trois minutes que je n’ai déjà plus de tympans. Tout est sursaturé. Cela me rappelle quelques unes de tes jeunes soirées ô Samos Steinos. J'observe l'ensemble, le public ne bouge pas des masses. Le punk japonais est plutôt calme. Par contre, sur scène, ça gueule dans tous les sens. Le chanteur n'arrête pas de jongler avec son pied de micro tant et si bien que son guitariste finit par se le prendre dans l'oeil. Petite interruption. On reprend. Autres groupes, autres moeurs. Je reconnais Exploited, sex n'violence, leur tube. Tout le monde reprend en coeur. Le guitariste, encore, claque une corde mais continue jusqu’au bout. T’as compris que tu venais pas pour la musique de toute façon ?

Entre chaque groupe, il y a une projection vidéo. Mad Max. Le un. Puis le deux. De toute façon, on a pas fait plus alternatif que les années 80 mon frère.

D'autres groupes sans avenir se succèdent. Je dis sans avenir parce que c'est no futur, bah ouais ! Par moment, je reconnais les Clash ou les Pistols. Pour le reste, je suis incapable de dire si ce sont des compositions personnelles ou des reprises de groupes locaux. Je devine parfois de douces et fruitières métaphores sur la sexualité de ma mère et l'homosexualité de mon père. Le cheveux rouge est très tendances ainsi que le tatouage, de préférence, n’importe où. Entre chaque morceau, je vois les tatoués refaire leurs manches histoire que tout ces sales bourgeois impriment bien toute la rébellion qui se trimballe sur leur membres supérieurs.

Après quelques heures de hurlement hystériques et de cris bestiaux, je dois faire face à un terrible choix. Le logement étant relativement cher au Japon, je me vois souvent dormir chez des gens n'étant pas vraiment hôtel. Ce qui signifie que je dois rentrer avant 23h. J’ai eu droit à 21h30. Soit je pars pour la nuit, soit je rentre me coucher. Tel un cendrillon de caniveau, je me vois partir à 22h45, cela s’appelle aussi le syndrome du Bastien. J'aurais tant aimé abandonner l'une de mes godasses dans une flaque de vomi pour donner un peu plus de romantisme a cette soirée sans avenir, parce que no futur, bah ouais, tes con ou quoi ?

Je suis en retard. Je le vois au regard de mon hôte. Je pue l’alcool. C’est la grande classe. D’autant que c’est une femme relativement âgée qui ne doit pas avoir une grosse retraite et qui fait cela plus par nécessité que par envie. J’ai droit à quelques réprimandes. En m'enfermant dans ma chambre comme un gosse, je suis pris d’un vieux réflexe: je t’emmerde la vieille, demain, je reviens les cheveux rouges, parce que no futur bah ouais..."

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Commentaires
B
"cela s’appelle aussi le syndrome du Bastien"<br /> <br /> Je n'ai pas encore participé activement à ce blog, mais sache mon cher Julien que malgrès l'immensité qui nous sépare je t'emmerde.<br /> <br /> À très bientôt - bon périple nippon<br /> <br /> bises
La legende du voyageur solitaire
  • Julien.D, notre envoyé spécial à travers le monde, nous rapporte photos, témoignages & anecdotes de son périple en représentant 120ème Art sur sa route, longue de 6 mois minimum. Son but : rejoindre le Détroit de Béring, puis parcourir la Route de la soie.
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