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La legende du voyageur solitaire
8 août 2007

Une histoire de politesse...

Où le Voyageur Solitaire nous donne une petite leçon de politesse...

"Cher toi, toi qui me lis avec toujours le même plaisir, hein ? Toi qui attends avec une impatience non dissimulée les chroniques d'un voyage ordinaire sans lequel tu ne peux plus avoir une vie normale, toi qui te demandes même comment finalement tu as fait pendant toutes ces années avant cette apparition. Toi ! Oui toi pour qui je me casse le tronc et me creuse la tête pour trouver chaque fois une nouvelle idée, toi, toi ô toi !!! Figure toi qu'aujourd'hui, il ne sera en aucun cas question de vomi ou de Sammy, pas plus que de transport ou de rot... Non aujourd'hui mon amour, je vais te parler de la Chine.... Etonnant non ?

Alors figure toi mon petit lapin que la Chine s'appelle la Chine mais que ça n'est qu'un hasard finalement. Elle aurait très bien pu s'appeler : Pousse toi ! Dégage ! Casse toi ! C'est ma place ! Je suis le premier ! Apres moi le déluge ! C'est ta tête sous mon pied ? Parce qu'elle me gêne !! Et oui mon coeur, la Chine est l'enfant du siècle. De l'individualisme, elle  en est le meilleur élève!

Je ne sais pas pourquoi je n'en parle que maintenant alors que c'est ce qui, finalement saute  le plus aux yeux lorsque l'on arrive. Leur façon de conduire en étant le meilleur exemple. Lecteur parisien, si tu es parmi nous, tu peux vraiment y aller sans complexe, à côté du chinois moyen, tu es d'une courtoisie sans pareil... Lorsque j'étais gamin, je me suis souvent demandé si la vie continuait derrière moi. A force de me retourner, et pas uniquement pour regarder les fesses de filles, mais entre autre il est vrai, j'ai dû finir par admettre la terrible vérité. Oui ! Une fois que je suis passé, la vie continue quand même, sans finalement même se soucier de moi. Le chinois, pour sa part, soit est persuadé du contraire, soit n'en vraiment, mais vraiment, rien à foutre... Pour revenir à la voiture, c'est tout simplement le plus gros qui passe. En cas de trafique dense, le moindre espace est immédiatement occupé jusqu'à parfois bloquer toute forme de manoeuvre. S'ensuit en général une longue discussion pour savoir qui va bouger sa voiture en premier, le premier étant le perdant bien sûr. Le chinois trimballe son honneur jusque dans sa bagnole et à la longue, cela peut être très exaspérant. Surtout quand vous êtes à la place du mort sur des routes fréquentées par des poids lourds et que votre chauffeur conduit comme vous le feriez sur console de jeu...

La circulation est faite de tel façon que même au feu rouge, les voitures tournant  a droite peuvent continuer leurs route. Pied au plancher bien sûr. J'ai moi même failli me faire renverser par une moto à trois roues. J'étais un peu perdu dans mes pensées et j'ai té retenu par un policier qui m'a tiré par le bras in extremis. Le motard, quant à lui, ne m'a pas lancé un seul regard, en fait, je n'existais pas. Depuis deux mois, je me suis souvent fait la remarque que nous étions encore chanceux que les autorités condamnent les chauffards. S'il leur venait un jour à l'esprit de dire:"Camarades automobilistes, foncez, rien ne doit entraver notre économie!", je me demande si certains ne te rouleraient pas dessus sans la plus totale absence de remords. Le chinois est seul ! Seul au milieu d'une marée humaine !

Si je n'en parle que maintenant, c'est parce que je me suis rendu compte hier que je trimballais moi même mon honneur dans les queues à la gare ferroviaire. Pour ne pas me faire piquer ma place, j'ai poussé relativement violemment je dois l'admettre, une grand mère et un type d'à peu près mon âge. Personne ne s'est plaint en plus. C'est le lot quotidien ici. Je ne me suis évidemment pas excusé et ne leur ai pas adressé le moindre regard de remords en partant. Je deviens comme eux, je suis contaminé. Le pire, c'est que je ne supporte pas ce type d'attitude. J'ai toujours essayé d'être courtois et polis simplement pour montrer que d'autres mondes sont possibles. Non ! Ils m'ont eu ! Je ne vais pas essayer de me justifier, ce serait vraiment stupide, j'imagine que tout cela est simplement dû au fait de le supporter depuis maintenant deux mois. Etre face à 1 300 000 000 d'individualistes, ça peut peser. J'ai beau reconnaître moi même faire partie de ce type de personne, ici, je fais vraiment pâle figure...

Bref ! Apres m'être rendu compte de cet inavouable acte, j'ai voulu un peu me rattraper en portant secours à une vielle dame en bas d'un escalier, au bas duquel se trouvaient un énorme sac trop lourd pour ses frêles épaules... J'adore mes effets de style ! La pauvre femme galérait dans l'indifférence générale. Quand j'ai pris son sac, elle m'a regardé comme si je venais de la planète Mars, voire de plus loin. Comme ici rien n'est gratuit, une fois en haut elle a voulu me payer. C'était évidement très gênant, mais comme en plus elle  insistait, un attroupement s'est fait autour de nous. Voyant que je n'allais pas en sortir, je suis sorti en bousculant tout le monde... Tu ne bouscules pas, tu ne passes pas ! C'est clair ?"

la prochaine fois : une chronique sur le romantisme.

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Commentaires
1
Cher Dorian, si jamais tu lis ce commentaire, sache que Julien voudrais bien te joindre mais que tu ne lui a pas laissé ton mail...<br /> Si t peux le laisser ici, on transmettra. Sinon, lui regarde tout les matins, je cros.<br /> Merci d'avance.<br /> Sammy, rédacteur en chef.
D
Pour Julien le voyageur solitaire (merci de lui transmettre au plus vite s'il n'est pas le premier a le lire) :<br /> <br /> J'ai parlé de toi à mon hôte d'Osaka, et il est tout disposé à t'héberger si tu es en galère là-bas. Pour se faire, réponds-moi à l'adresse mail que je n'ai pas manquée de préciser, que je puisse te donner un numéro de téléphone où le joindre. <br /> J'espère que ton voyage se poursuit bien. De mon côté je suis en train de découvrir Tokyo, et quelque chose me dit que tu vas adorer. Je n'aurai qu'un mot : c'est admirable...<br /> <br /> A plus,<br /> <br /> Dorian
La legende du voyageur solitaire
  • Julien.D, notre envoyé spécial à travers le monde, nous rapporte photos, témoignages & anecdotes de son périple en représentant 120ème Art sur sa route, longue de 6 mois minimum. Son but : rejoindre le Détroit de Béring, puis parcourir la Route de la soie.
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