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La legende du voyageur solitaire
2 août 2007

De la vente, dans les trains, en Chine

Où le Voyageur Solitaire s'appercevra qu'en Chine, on ne rigole pas avec la vente d'objet.



"Camelots de tout les pays, unissez vous! Petits vendeurs du dimanche et commerciaux basics, tremblez! Et croyez moi, les bons n'ont qu'a bien se tenir! Face au rouleau compresseur chinois, la lutte sera sans merci, rude, acharnée, sanglante... Tout commence là où ne l'attend pas. Dans un train. Je relie un point a un autre, je vis de plus en plus mal mon manque d'originalité, croyez le bien. Je fais comme tout le monde, je regarde par la fenêtre, je m'endors, me réveille, regarde de nouveau de l'autre côté de la vitre, mon ventre gargouille, je mange, je dors de nouveau le visage écrasé sur ma main le tout tenu par un accoudoir branlant, je me réveille de nouveau puis commate définitivement en regardant les rizières défiler.

Et puis... Et puis, comme pour tirer de sa rêverie ambiante dans lequel tout le wagon se noie sans finalement la moindre résistance, elle arrive, elle, cette jeune employé du réseau ferroviaire populaire de Chine. Avant ses premières paroles, tandis qu'elle porte péniblement un  panier remplis de mille choses, je ne me doute pas encore que je suis face à une diva de la vente, à un monstre de la communication, à celle qui contribue au redressement de l'économie chinoise...  Elle se place au milieu du wagon, lève le ton pour attirer l'attention, le chinois est badaud, facile a captiver, elle l'a, à priori plus que compris, et le plus sérieusement du monde donc, elle sort une toupie de sa boite et présente les mille et une possibilités que présente cette dernière. Elle la fait pivoter sur sa main, puis chacun de ses doits, sur son coude, au bout d'une ficelle, type diabolo,  la fait jongler de main en main, puis sur les pieds, puis sur une main dans l'assistance. Le tout le plus sérieusement du monde, en matière de vente, les chinois n'ont pas beaucoup d'humour à vrai dire. Depuis ses effets de jonglage, il n'y a plus un bruit dans le wagon. Le public est fasciné, c'est admirable! La séquence toupie dure une dizaine de minute histoire de bien faire l'article...

Une fois fini, c'est l'enchaînement, sans transition, elle sort une barre modulable aux couleurs chatoyantes avec laquelle il est possible de faire de multiples sculptures. Et sous vos yeux ébahis messieurs dames, les combinaisons s'enchaînent. Une tortue, puis un oiseau, suivi d'un revolver, la poésie a ses limites, terminant avec quelques formes géométriques. Pour aller plus loin  encore dans le vif du sujet, si vous n'achetez pas une mais deux barres, vous pourrez alors façonner un immense bonhomme, une maison classique et... et deux magnifiques coeurs emboîtés l'un dans l'autre. Ca n'est pas tellement t magique tout ça ????

Tandis que la dite barre commence à faire son petit effet dans l'assistance, plusieurs personnes sont déjà le nez dans le panier avec des toupies en main. Que les choses soient bien clair, ce ne sont pas des enfants mais des adultes.  Imperturbable, pendant qu'elle encaisse l'argent, elle finit sa démonstration avec une paire de semelles qui masse les pieds. Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts, allons y messieurs dames, tout doit disparaître. C'est quasi l'hystérie, tout le monde veut quelque chose quand ça n'est pas les trois.

Plus tard, en allant me repoudrer le nez, j'ai croise cette jeune vendeuse faire de nouveau la combinaison des coeurs, mais en séance privée. Gentil client, si tu n'as pas bien suivit, nos vendeuses se feront un plaisir de te le montrer de nouveau et autant de fois que tu le souhaites.   Elle refait les mêmes gestes le plus sérieusement du monde sous des yeux emplis de joie et de reconnaissance de la part des clients dissipés.

La suite du voyage parait bien monotone. Je suis quand même pris d'un fou rire en imaginant René, employé sncf, syndicaliste de la première heure en train de faire la même chose puis je m'endors de nouveau. Je suis réveillé quelques minutes plus tard par un petit bambin à qui la mère a pourtant offert le package mais qui préfère s'éclater avec un plateau en métal qu'il cogne contre la tablette qui est devant lui et, qu'à certaines occasions, il balance par terre. Ici, l'enfant roi n'est pas une légende, sa mère  lui remet dans les mains à chaque fois qu'il tombe dans l'impassibilité générale. Moi, ça m'exaspère, mais je crois que tout le monde s'en fout. Parfois, je croise le regard de la pitite vendeuse. Elle est pleine de charme qui depuis qu'elle ne vend plus est devenue très souriante. Une fois de plus, je suis face a la barrière de la langue, pourtant, une question me brûle les lèvres:" Mlle, vendriez vous des plateaux en mousses ?"

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Commentaires
N
Salut julien,<br /> Enfin je décrouvre ces très chronique dont tu m'en a telment parler, et je comprend finalment pourquoi l'esprit du chroniqueur s'évade si souvent... Fais gaffe à pas trop engoiser quand même...<br /> Sinon tes écrits restent fidèls a toi même, pleins de poésie et enclins à une névrose chronique. Mais ce derniers trai de ton caractères et bien le plus marrant. A bientot mon amis
Y
Jouls, vu que t'as attendu 5 mois avant de me dire que tu racontais tes aventures quelque part, je n'ai pu apprecier de nouveau ton humour froid et ton style sans pareil qu'aujourd'hui.<br /> Quoi qu'il en soit, qu'est ce que tu m'as fait marrer! dans mon Starbuck New Yorkais, tout le monde me regardait...<br /> Grosses bises Julien D.
La legende du voyageur solitaire
  • Julien.D, notre envoyé spécial à travers le monde, nous rapporte photos, témoignages & anecdotes de son périple en représentant 120ème Art sur sa route, longue de 6 mois minimum. Son but : rejoindre le Détroit de Béring, puis parcourir la Route de la soie.
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